Les compétences attendues d’un DPO
Il est souvent difficile de trouver le profil parfait pour incarner la fonction de DPO. En effet, cette personne doit posséder toute une palette de compétences à la fois juridiques, techniques et relationnelles. Sur le volet juridique, une bonne connaissance des réglementations européennes (RGPD, ePrivacy) et internationales est un impératif. S’agissant des aspects techniques, le DPO ne doit pas forcément savoir coder, mais il doit être capable de comprendre comment les données circulent dans les systèmes d’information, et quels sont les principaux risques de sécurité (fuites de données, piratage, ransomware, etc.). Enfin, sur le plan relationnel, le DPO est amené à collaborer avec différents services, à vulgariser des concepts parfois complexes et à faire preuve de pédagogie.
Face à la complexité de ces missions, les entreprises peuvent choisir de recruter un DPO en interne ou de faire appel à un DPO externalisé. Dans les structures de grande taille, un DPO interne peut s’imposer, du fait du volume de données à traiter et de la nécessité de coordonner de multiples départements. En revanche, dans les PME ou les start-up, l’option du DPO externalisé peut s’avérer avantageuse, car elle permet d’accéder à un expert spécialisé sans supporter le coût d’un poste à temps plein.
La gouvernance des données et la collaboration interservices
Un entreprise data-driven ne peut se contenter de collecter et analyser des données sans instaurer une gouvernance robuste. Le DPO s’intègre dans cette gouvernance globale, aux côtés du Chief Data Officer (CDO), du Responsable Sécurité des Systèmes d’Information (RSSI) et d’autres acteurs clés. Chacun a un rôle bien défini : le CDO se concentre sur la qualité, la valorisation et l’architecture de la data, le RSSI se focalise sur les menaces internes ou externes et la protection des infrastructures, tandis que le DPO veille au respect de la vie privée et des droits individuels.
Lorsque ces différentes expertises travaillent en synergie, l’entreprise peut avancer vers sa transformation numérique en évitant de confondre vitesse et précipitation. Ainsi, avant le lancement d’un nouveau projet d’analytique ou de machine learning, le DPO peut piloter une étude d’impact sur la protection des données (Privacy Impact Assessment). Cela permet d’anticiper les risques, de définir les mesures techniques et organisationnelles indispensables (chiffrement, pseudonymisation, gestion des accès) et d’assurer une communication claire auprès des utilisateurs. Dans un tel cadre, la confiance devient un atout : les clients seront plus enclins à partager leurs informations s’ils savent qu’elles sont gérées avec soin.