Quels critères privilégier pour faire son choix ?
La décision finale dépend de facteurs multiples. Voici les principaux critères à prendre en compte :
1. La taille du projet et le degré de collaboration
Est-ce que vous travaillez seul(e) ou prévoyez-vous d’avoir des associés, voire une équipe rapidement ? Une micro-entreprise peut convenir pour un démarrage en solo ou en complément d’activité, tandis qu’une SAS ou une SARL facilitera l’entrée de collaborateurs et une expansion plus rapide.
2. L’ambition de croissance
Si vous songez à lever des fonds, recevoir des subventions importantes ou agréger d’autres investisseurs, opter pour une SAS peut être judicieux. Dans le cas d’une activité plus artisanale, où vous ne comptez pas faire évoluer radicalement la taille de votre structure, l’EURL ou la SARL font très bien l’affaire.
3. La protection sociale du dirigeant
Un dirigeant de SAS ou de SASU bénéficie du régime “assimilé salarié”, potentiellement plus confortable en termes de prestations sociales. Dans l’EURL ou la SARL (avec gérant majoritaire), le chef d’entreprise est sous le statut de travailleur non salarié, qui peut être moins onéreux mais propose une couverture moins étendue. Vous devez donc arbitrer entre des charges sociales plus élevées, mais une sécurité sociale renforcée, et l’inverse.
4. Les aspects fiscaux
Selon le statut et les options retenues, vous pouvez être à l’IR ou à l’IS. Avec l’impôt sur les sociétés, la société paie l’impôt sur ses bénéfices, et vous payez l’IR uniquement sur votre rémunération et les dividendes. Avec l’IR, vous êtes personnellement imposé sur les bénéfices de l’entreprise. Chaque formule peut être optimisée en fonction de votre situation familiale, de votre revenu global et de vos projets d’investissement.
5. La complexité administrative
Ouvrir une micro-entreprise se fait rapidement et sans grand formalisme, alors qu’une SAS ou une SARL implique la rédaction de statuts, un dépôt de capital social, la publication d’une annonce légale, etc. Par ailleurs, la tenue de la comptabilité peut être plus ou moins lourde. En règle générale, plus un statut est complexe, plus vous devez prévoir un budget pour votre expert-comptable et pour les formalités légales.
Quelques conseils pratiques pour réussir votre choix
• Faites appel à un expert-comptable : surtout si vous hésitez entre plusieurs statuts. Il pourra vous réaliser des simulations chiffrées pour estimer le niveau de charges et d’impôts.
• Misez sur la visibilité à long terme : projetez-vous à 3 ou 5 ans. Même si vous êtes seul(e) aujourd’hui, peut-être attirerez-vous des partenaires stratégiques à moyen terme.
• Évaluez vos risques : dans le digital, certains projets peuvent engendrer une responsabilité potentielle (pertes de données, failles de sécurité). La limitation de responsabilité d’une vraie société (EURL, SAS…) peut s’avérer précieuse.
• Rédigez soigneusement vos statuts : ne négligez pas les clauses sur la cession de parts ou d’actions, la nomination du gérant ou président, ou encore la répartition des dividendes. Anticipez les conflits potentiels pour sécuriser l’organisation.